31 Aug
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Après l’annonce officielle de la victoire d’Ali Bongo Ondimba à la présidentielle du 26 août 2023 avec 64,27 % des voix, une douzaine de militaires sont apparus sur les écrans de la chaîne de télévision Gabon 24, abritée au sein même de la présidence proclamant le 30 août la « fin du régime » d’Ali Bongo Ondimba, qui dirigeait le Gabon depuis 14 ans, moins d’une heure après la proclamation de sa réélection lors du scrutin contesté du 26 août.

Le peuple gabonais veut le changement, sans savoir réellement ce que c’est que le changement. Sinon, il se serait abstenu de dérouler le tapis rouge pour un homme qui est, lui-même, un des symboles des maux, des dérives que ce même peuple dénonce ou tutoie aujourd’hui.

De toute évidence, les militaires se moquent parfois de l’intelligence des civils. Le Général Brice Oligui Nguéma arrête aujourd’hui certains responsables des régimes Bongo pour, enrichissement illicite, détournement de deniers publics et autres maux. Mais, où était-il quand ceux-ci se livraient à de telles choses ?


En quoi le Général Brice Oligui Nguéma, le nouvel homme fort de Libreville, serait-il différent du Président Ali Bongo Ondimba qu’il vient « d’évincer » ? N’était-il pas l’une des pièces maitresses des systèmes Bongo qui ont confisqué les destinées du Gabon ? En quoi est-il différent des cadres civils qu’il veut clouer maintenant sur la croix ? N’était-il pas l’aile militaire dure de la dynastie Bongo? N’était-il pas trempé dans ces malversations que le Gabon a connues ?


Le Général Brice Oligui Nguéma fait partie des militaires gabonais les plus opulents. Où a-t-il pris cet argent ? L’a-t-il hérité ? 


Tout porte à croire que ce qui se passe depuis le mercredi 30 août 2023 au Gabon, loin d’être un putsch comme certains pourraient le penser, est une révolution de palais. C’est pourquoi, la prudence devrait être de mise du côté du peuple, surtout du côté de la classe politique. 

Le plus drôle dans cette histoire gabonaise, c’est que le Général Brice Oligui Nguéma ne s’est subitement rendu compte que le Gabon est mal géré qu’après avoir passé trente années de service à la Présidence. Pendant trente ans, il se la coulait douce. Malgré sa position privilégiée dans les systèmes Bongo, il n’a jamais su que ce pays de l’Afrique centrale se portait mal, du moins jusqu’au petit matin du 30 août 2023.

Article de Sayon MARA, Juriste Mosaïque Guinée

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