11 Dec
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Dimanche matin, le 7/12/ 2025, les armes tonnent à Cotonou, la capitale du Bénin. Un groupe de soldats, qui ont tenté de prendre le pouvoir par la force des armes, est apparu à la télévision nationale, pour annoncer la suspension de la Constitution et la destitution du président élu, Patrice Talon. Peu de temps après, le gouvernement fait des communications pour annoncer qu'il maîtrise la situation.( article Courrier International)

Un coup de force qui, s’il avait abouti, aurait balayé d’un revers de main plus de trois décennies d’efforts patiemment consentis pour stabiliser les institutions. Dans un contexte africain où la dérive des troisièmes mandats devient la norme, il paraît difficile d’emporter l’adhésion populaire en voulant renverser un chef d’État qui, lui, s’apprête à quitter le pouvoir dans les délais. Ce putsch manqué semble surtout calqué sur les dynamiques observées dans la sous-région, notamment au Burkina Faso et au Niger. Les mutins paraissent avoir été séduits par le scénario désormais familier de militaires jusque-là inconnus, accédant brusquement au pouvoir et recevant dans un premier temps les encouragements d’une partie de l’opinion publique, avant de s’installer durablement aux commandes.

L’échec rapide et net du coup de force est peut-être le signe annonciateur de la fin de la spirale des putschs en Afrique de l'ouest. 

Dimanche soir, le président Bola Tinubu ( Nigéria) a rendu hommage aux forces armées nationales intervenues pour "défendre la démocratie". Une opération qui répond également à des enjeux nationaux pour le Nigeria, notamment en matière de sécurité. Car le Bénin fait face à une dégradation de la situation sécuritaire dans les zones frontalières avec le Burkina Faso, le Niger et le Nigeria où le JNIM (affilié à Al-Qaïda) et l'EIGS (branche de l'État islamique) étendent leur emprise.( article France24)

Quelques jours plus tard, l’Élysée confirme que la France avait fourni un « appui en termes de surveillance, d’observation et de soutien logistique » à l’armée béninoise pour contrer le putsch. Cet appui a été fourni « à la demande des autorités de Cotonou ».

Près d’une semaine après la tentative de coup d’Etat qui a plongé Cotonou dans la confusion, les enquêteurs béninois s’interrogent sur le rôle joué par les militaires au pouvoir au Niger – et plus largement, par l’Alliance des Etats du Sahel (AES) – dans ce putsch raté. Selon plusieurs sources béninoises et nigériennes, la junte du général Abdourahamane Tiani aurait été avertie en amont de la tentative de coup d’Etat du 7 décembre au Bénin, voire se serait coordonnée avec les mutins emmenés par le lieutenant-colonel Pascal Tigri. 

Le Monde avec AFP

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